Chaque année, 9,5 Kg de textile sont jetés en France, ces derniers pourtant réutilisables finissent ensevelis ou brûlés. (La Croix)
Ce gaspillage colossal, qui pousse les consommateurs à renouveler leur garde-robe pour « suivre la mode » au détriment de l’écologie, est causé par la Fast Fashion.
La Fast fashion, pousse à écourter la durée de vie des vêtements et chaussures au détriment de la qualité et du prix.
Voyons ensemble quelles sont les réponses du gouvernement français contre la Fast Fashion, cette lubie de la mode éphémère.
Un constat alarmant pour l’environnement et le droit humain.
L’industrie du textile pollue durant sa création, en consommant des litres d’eau pour la production de coton et la teinture des textiles. Selon l’ADEME, c’est 20% de la pollution de l’eau qui est imputable à la texture et à la finition des textiles dans le monde.
La création de textile n’est pas la seule à polluer, la consommation et notamment le lavage des vêtements libère de microparticules de plastique appelé le polyester qui s’échappe des machines à laver et finis sa course dans les océans.
Évidemment, vous pensez bien que pour produire en aussi grande quantité et si bas prix, les textiles proviennent de pays où le prix de la main d’œuvre est moins cher, mais où les conditions de travail ne sont pas pour autant respectées. On fait face à un irrespect des droits de l’homme au Bangladesh et au Pakistan où les ouvriers sont payés quelques centimes de l’heure et sont souvent maltraités. Pour d’autres, comme en Inde ou au Kenya, c’est la pollution de nos déchets textile qui nuisent à leur santé et submerge leurs pays dans des décharges à ciel ouvert.
Tout au long de son cycle de vie, un vêtement pollue.
L’empreinte carbone de l’industrie du monde jetable représente 2 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Si les tendances d’achat se poursuivent, cette part atteindra 26 % en 2050 d’après Greenpeace.
Face à ce constat alarmant, le gouvernement français réagit.
Le 14 mars 2024, l’Assemblée nationale vote une proposition de loi pour réduire la pollution engendrée par la Fast Fashion. Le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, déclare que le gouvernement soutiendra cette proposition de loi visant à pénaliser financièrement les acteurs de la fast fashion.
Mais concrètement, cette loi qu’est-ce qu’elle propose ?
- Sensibilisation des consommateurs à la Fast Fashion
Les entreprises de vente en ligne de produit de mode jetable devront afficher des messages pour sensibiliser à l’impact environnemental de leur produit, et encourager la sobriété ou la réparation des textiles. Ces messages devront apparaître à proximité du prix pour être le plus visible possible des consommateurs.
En cas de manquement les acteurs de la fast fashion encourront une amende de 15 000€ (personne morale) et 3 000€ (personne physique).
2. Renforcement du malus écologique
Actuellement les marques de fast fashion produisent des vêtements moins chers que les marques durables. Afin de lutter contre cette inégalité et de réduire l’écart des prix entre les deux mondes du textile, le gouvernement souhaite mettre en place une modulation de « l’écocontribution ». Ainsi, le bonus ou malus s’abattrait sur les contributions financières pour les vêtements et chaussures selon leur éco-score.
Cette action poussera les consommateurs à consommer les marques durables, mais comme là indiqué Christophe Béchu, cette loi ne sanctionne pas assez la production et la pollution des acteurs de la Fast Fashion.
Les pénalités seront progressives jusqu’en 2030 : un forfait de 5€ par produit mis sur le marché en 2025 jusqu’à 10€ par produit mis sur le marché en 2030.
3. Interdiction de la publicité pour la Fast Fashion
Toute publicité incitant à renouveler fréquemment sa collection vestimentaire et d’accessoires est interdite. Les acteurs de la Fast fashion, mais aussi les influenceurs se voient interdit toute publicité pour les enseignes de mode éphémère. Le gouvernement est ferme, les influenceurs doivent cesser d’inciter les consommateurs au renouvellement de leur garde-robe en montrant des « haul » sur les réseaux sociaux.
L’amende reviendra à 20 000€ pour une personne physique et 100 000€ pour une personne morale. Mais il sera aussi possible d’appliquer une sanction à hauteur de la totalité du montant dépensé pour la campagne publicitaire illégale.
Cette loi du 14 mars 2024 est en attente de validation du Sénat. Si elle est validée sans modification, elle pourra entrer en vigueur le 1er janvier 2025.
Les actions futures du Gouvernement restent tournées contre la Fast Fashion.
Le ministre de la transition écologique a dévoilé l’implication du Gouvernement dans une campagne de communication en partenariat avec l’ADEME et le MEDEF. Cette communication vise à lutter contre la fast fashion et promouvoir le textile français sous forme de spot télévisé. Cette campagne soutiendra l’action de sensibilisation aux consommateurs et aura pour but de toucher le plus grand nombre.
Enfin, le Gouvernement français propose une coalition internationale dans le cadre de la Convention de Bâle. Cette coalition aurait pour but d’interdire les exportations de déchets textiles vers les pays qui ne sont pas en capacité de les gérer durablement.
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Le sujet est super intéressant ! 😃
Très instructif.
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