Les mutations sociétales, les changements de mode de vie, et les avancées des nouvelles technologies de l’information et de la communication ont altéré la nature de la consommation. Dans un monde où la surconsommation règne, les modes de production évoluent à une vitesse vertigineuse pour suivre le progrès. Entre exploitation des ressources naturelles et conditions de travail précaires, les dérives de la Fast Fashion sont de plus en plus pointées du doigt. Dans ce sens, la génération Z se trouve, tiraillée entre l’envie d’adopter une consommation responsable et le désir de nouveauté et d’être à la page.
L’influence de TikTok sur l’intention d’achat
Avec l’essor des réseaux sociaux, TikTok est devenu une plateforme incontournable pour la Génération Z, influençant ainsi les comportements d’achats. Grâce à ses algorithmes qui propulsent instantanément des contenus viraux, nous assistons, alors, à la propagation fulgurante des micro-trends (micro-tendances). Prenons l’exemple des ballerines à bride. Ces chaussures, qui étaient très prisées dans les années 90 – 2000 pour leur élégance discrète et leur côté pratique, ont longtemps été un incontournable dans la garde-robe des femmes. Cependant, au fil des années, elles ont progressivement perdu leur popularité, étant jugées trop enfantines. On les associait souvent à un style dépassé, voire ringard. Mais en 2023, les ballerines à bride ont fait un retour fracassant sur TikTok. Portées par des célébrités comme Zoë Kravitz ou réinterprétées par des marques comme Miu Miu ou Alaïa , elles sont de nouveau adoptées pour un look à la fois chic et rétro, devenant un véritable must-have dans le monde de la mode, avec une augmentation des ventes d’environ 24 % par rapport à l’année 2022. (Vogue Scandinavia).
La Fast Fashion est une drogue insidieuse
C’est une comparaison audacieuse que certains osent faire : la Fast Fashion est une véritable addiction pour une partie de la Génération Z. Pour illustrer ce phénomène, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer la dépendance au shopping compulsif, alimentée par des plateformes comme TikTok, où les micro-tendances se succèdent à un rythme effréné. À l’instar des drogues, cette consommation rapide et impulsive offre une gratification immédiate mais laisse souvent un sentiment de vide. Des initiatives voient le jour pour alerter les jeunes sur cette surconsommation. Par exemple, des marques comme Patagonia ou Everlane proposent désormais des outils pour aider à sevrer les consommateurs de cette frénésie d’achats, en les sensibilisant aux impacts environnementaux et éthiques. Une étude menée par ThredUp (plateforme d’achat et de revente de la seconde main) révèle que plus d’un tiers des jeunes de la Gen Z s’identifient eux-mêmes comme accros à la Fast Fashion, et près de la moitié aspire à s’en défaire pour adopter une consommation plus durable.
La génération Z pour la lutte écologique
Cette génération, qui est aussi celle de la surconsommation rapide, se retrouve paradoxalement en première ligne dans la remise en question du modèle de la Fast Fashion. En effet, grâce à l’accessibilité à l’information et la prise de conscience écologique croissante, la génération Z est de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux liés à l’industrie de la mode. Cependant, il est légitime de se demander si cet engagement est véritablement le fruit d’un choix réfléchi ou s’il ne s’agit pas plutôt d’un effet de mode, influencé par les tendances sociales et les mouvements sur les réseaux sociaux. La pression des pairs et la culture de l’image sur les plateformes sociales peuvent également inciter certains à adopter des comportements écoresponsables pour se conformer à une norme sociale, plutôt que par conviction personnelle.
Ainsi, bien que la génération Z semble être à l’avant-garde de la lutte écologique, il est crucial d’explorer la profondeur de cet engagement et de déterminer si leur choix de consommer de manière plus durable est ancré dans des valeurs authentiques ou s’il est simplement le reflet d’une tendance passagère.
A lire aussi: Le gouvernement Français et la fast fashion, une communication de l’état pour lutter contre ce fléau
One thought on “La Génération Z: en quête de sens à l’ère de la Fast Fashion ”