La production de vêtements a doublé depuis l’an 2000, mais leur utilisation moyenne a diminué de 36 %, ce qui entraîne une explosion de la surconsommation (Global Fashion Agenda, 2019). Cela s’explique notamment par l’émergence de la fast fashion, désignant la production de masse de la mode, définition de l’ADEME. La fast fashion (mode rapide) fait référence au renouvellement hebdomadaires/mensuels des collections des marques du secteur.
Malgré une prise de conscience écologique, la surconsommation persiste et cette nouvelle mode rapide a des conséquences néfastes sur l’environnement. Le problème, moins de 1 % des matériaux utilisés pour fabriquer des vêtements sont recyclés en nouveaux vêtements. Cela équivaut à une perte économique de plus de 500 milliards de dollars par an (Textile Exchange, 2021).
Fast Fashion et déchets textiles : une épidémie de décharges
Des tonnes de vêtements jetés chaque année : les conséquences sur les décharges mondiales
Chaque année, plus de 92 millions de tonnes de déchets textiles finissent dans des décharges. Ce volume augmente avec la fast fashion. Les vêtements à bas prix et les collections éphémères encouragent le gaspillage, (Ellen MacArthur Foundation, 2017). Les consommateurs achètent davantage, mais portent moins leurs vêtements, ce qui accélère leur cycle de vie. Une fois jetés, ces vêtements s’entassent dans des décharges, générant des problèmes d’espace et polluant les sols avec des microplastiques et produits chimiques contaminant l’environnement.
L’impact des vêtements non-biodégradables : durée de vie et effets néfastes pour le sol et l’eau
La fast fashion est principalement fabriquée avec des fibres synthétiques comme le polyester et le nylon, qui mettent des siècles à se décomposer. Ces textiles, dérivés du pétrole, libèrent des microplastiques et produits chimiques dans le sol et les nappes phréatiques lorsqu’ils se dégradent (Greenpeace, 2016). Cette pollution invisible affecte gravement les sols et les sources d’eau. Les microfibres finissent dans les océans, menaçant la faune marine et les écosystèmes terrestres. Cela posent d’importants risques pour la chaîne alimentaire humaine (WWF, 2019). La durabilité des matériaux utilisés devient cruciale pour limiter cet impact environnemental.
L’exportation des déchets textiles vers les pays en développement : le coût écologique et social du transfert de ces déchets

Face à la surcharge de leurs décharges, de nombreux pays développés exportent leurs déchets textiles vers des nations en développement. Souvent inutilisables, ces vêtements finissent dans les décharges locales. La surcharge des infrastructures déjà limitées causent de graves dommages environnementaux (Environmental Health Perspectives, 2020). Ces importations bon marché perturbent aussi l’économie locale en concurrençant les industries textiles. Le transfert des déchets textiles s’avère être un fardeau écologique et économique pour les pays récepteurs, exposant les inégalités globales dans la gestion des déchets (Oxfam, 2018).
L’envers du décor du recyclage dans la fast fashion
Le faible taux de recyclage des vêtements : explication des difficultés techniques pour recycler efficacement
Le recyclage des vêtements rencontre de nombreux obstacles techniques. Les textiles de fast fashion sont composés de mélanges de fibres (comme le coton et le polyester), cela rend leur séparation difficile. Les colorants et produits chimiques ajoutent une autre couche de complexité, nécessitant des traitements spécifiques et coûteux. Par conséquent, moins de 1 % des vêtements est recyclé en nouveaux vêtements (Textile Exchange, 2021). Les technologies actuelles ne permettent pas de traiter efficacement la variété de textiles produits, freinant considérablement les progrès en matière de recyclage dans l’industrie de la mode. Bien que des entreprises proposes des solutions en réutilisant certaines fibres pour créer des isolants.
Les filières de recyclage saturées : comment la quantité de vêtements produits dépasse les capacités de recyclage
À cause de la production massive de vêtements, les capacités de recyclage sont rapidement saturées. Les centres de traitement n’arrivent pas à absorber les volumes croissants de vêtements jetés chaque année. La production de vêtements a doublé depuis l’an 2000, alors que les infrastructures de recyclage n’ont pas suivi (Global Fashion Agenda, 2021). En conséquence, de nombreux textiles finissent dans des décharges ou sont incinérés. La capacité de recyclage reste largement insuffisante face au rythme effréné de la fast fashion. La saturation de ces filières expose les limites de durabilité de l’industrie actuelle.
Comment les consommateurs peuvent faire la différence ?
Le rôle du consommateur dans l’essor de la fast fashion : la responsabilité individuelle face à la surconsommation
Les consommateurs jouent un rôle central dans le succès de la fast fashion, la demande croissante des vêtements pas cher stimule la production de masse. En consommant de manière impulsive, nous contribuons à un modèle qui valorise la quantité au détriment de la qualité. Prendre conscience de l’impact de nos achats peut nous inciter à adopter des habitudes plus responsables. Choisir d’acheter moins et privilégier des produits durables, contribue à freiner la demande de vêtements jetables et réduit l’empreinte écologique, (WRAP, 2021).
Conseils pratiques pour une consommation responsable
Pour une consommation plus durable, appliquer la technique des trois R : Réduire, Réutiliser et Recycler. Il suffit d’acheter moins mais mieux. Opter pour des vêtements de seconde main ou échanger des vêtements via des plateformes de revente réduit la demande. Ensuite, privilégier les marques éthiques et investir dans des pièces durables ou une garde-robe capsule (composée de quelques articles polyvalents et intemporels). Appliquer ces conseils permet de limiter les achats inutiles et de maximiser l’usage des vêtements. Ces pratiques réduisent les déchets textiles tout en permettant de maintenir un style varié et responsable (Good On You, 2022).

Soutenir les marques engagées : en repérant les labels de mode durable
Soutenir des marques engagées est essentiel pour encourager la transition vers une mode plus éthique. Les consommateurs peuvent repérer les labels de mode durable en recherchant des certifications telles que GOTS (Global Organic Textile Standard) pour le coton bio, ou Fair Trade pour les pratiques éthiques. Ces labels assurent le respect des normes environnementales et sociales strictes. Les plateformes comme Good On You aident également à évaluer l’impact des marques. Elles offrent aux consommateurs des outils pour choisir des entreprises qui adoptent des pratiques de production responsables (Global Organic Textile Standard, 2021).
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