Les produits reconditionnés : une alternative attirante, qui allie petit budget et respect de l’environnement.
Qu’il s’agisse de smartphones, d’ordinateurs, d’appareils électroménagers ou électroniques, les produits reconditionnés deviennent une option très plébiscitée par les consommateurs, combinant économie et durabilité. Sites spécialisés, services des enseignes propres… La loi elle-même encadre désormais ce marché circulaire en plein essor mais pourtant toujours opaque.
Alors qu’en est-il vraiment des produits reconditionnés ?
Produit reconditionné : une définition encadrée
Selon le décret n°2022-190 du 17 février 2022, le terme « reconditionné » ne s’applique « qu’aux produits d’occasion ayant fait l’objet d’une vérification complète permettant de s’assurer de leur sécurité et de leur bon fonctionnement, avec le cas échéant une intervention technique visant à leur remise en état (réparation, remplacement de pièces, de petits composants…) ».
Cela fait suite au fort manque de transparence relevé lors d’investigations parmi les commerçants : 62% des professionnels ne pouvaient fournir la provenance des appareils et les informations indiquées au consommateur étaient parfois trompeuses (garantie, certification, traçabilité…). Cette définition légale s’inscrit ainsi dans la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (loi AGEC).
Les produits reconditionnés sont donc des articles renvoyés par les clients pour diverses raisons (défauts mineurs, revente…) qui sont inspectés, testés, réparés si besoin, et remis en vente. Contrairement aux produits d’occasion, les reconditionnés sont remis à neuf par des professionnels pour garantir leur fonctionnement optimal.
Les leviers d’achat du reconditionné
Le marché du reconditionné est en pleine expansion : en 2023, 43% des Français ont déjà acheté un téléphone reconditionné (contre 37% en 2022). De plus, 75% d’entre eux sont assez satisfaits pour vouloir en racheter, devenant ainsi une habitude de consommation.
Le principal levier d’achat est l’économie significative réalisée (39% des Français), suivie de la garantie (16%) et la préservation environnementale (11%).
En effet, ce type de produits de « seconde main » se vend parfois jusqu’à moitié moins cher que du neuf, tout en contribuant à la réduction de déchets électroniques. Par exemple, un téléphone mobile reconditionné évite l’extraction de 76,9 kg de matières premières et l’émission de 24,6 kg de CO2 par année d’utilisation. En 2020, ce sont ainsi 215 000 tonnes de matières premières et 69 000 tonnes de CO2 économisées. Cela encourage à limiter la surconsommation du neuf, surtout lorsqu’on sait que 80% de l’impact environnemental d’un produit électronique vient de sa fabrication.
De par les récentes législations, ce marché du « retour », jusqu’ici plutôt opaque, gagne en transparence, mettant en plus grande confiance les consommateurs. Désormais, les revendeurs offrent des garanties et politiques de retour détaillées et similaires au neuf, des preuves (indice de durabilité, tests réalisés…). Ces nombreuses mesures renforcent et assoient l’expansion du marché reconditionné. Quand on sait que chaque Français produit en moyenne 20kg / an de déchets électroniques et que 62% d’entre eux jette un appareil en panne sans penser à le réparer…ces incitations à la durabilité ne peuvent être que les bienvenues aujourd’hui.
Enfin, les produits reconditionnés donnent accès à des modèles plus anciens ou discontinués qui pourraient ne plus être disponibles sur le marché des produits neufs.
Les avantages du reconditionné sont donc conséquents dans une société de plus en plus sensibilisée à ces enjeux.
Les freins d’achat des produits reconditionnés
Le désavantage principal réside dans la présence de nombreuses arnaques, renforcée jusqu’ici par l’absence de garanties (ou garanties très courtes).
Cela n’aide pas non plus l’association ancrée dans le collectif inconscient que les produits reconditionnés sont de mauvaise qualité et ont une durée de vie très limitée : 32% des Français ont peur d’une durée de vie trop courte (surtout liée à la batterie), tandis que 10% craignent des garanties non honorées. d’où l’importance d’encadrer au mieux ce marché et rassurer le consommateur.
Autre inconvénient : le consommateur a accès à moins de choix de modèles (pas de produits ultra récents), en particulier pour les articles spécialisés. Cela peut constituer un frein, notamment pour les fans d’high tech.
Les produits reconditionnés : une bonne affaire ?
En conclusion, le marché du reconditionné est positif pour la planète et pour le portefeuille.
Pour optimiser ses gains, il est indispensable d’encadrer ce secteur, pour rassurer le consommateur et ainsi l’inciter à se tourner vers ce type de produits. Cela passe par les garanties, la certification des professionnels ou encore le sourcing fiable et transparent de l’appareil et de ses composants.
Alors…on achète ?
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