Journal de bord – Paris, 23 avril 2040

Il est tout juste sept heures du matin, Charlie se réveille en douceur. Un réveil multisensoriel, constitué d’un mélange de lumière bleutée, de sons et de parfums évoquant les odeurs printanières. Un réveil conçu et adapté spécialement pour Charlie. Une douche rapide, avant de prendre son petit-déjeuner accompagnée de son assistant virtuel personnalisé. Alto, son assistant personnel virtuel – une intelligence artificielle, cousin lointain d’Alexa et de Siri – lui rappelle son programme de la journée. Charlie lui parle tout au long de la journée, au travers d’une multitude d’objets connectés. Une fois son petit-déjeuner avalé, Alto la prévient qu’une réunion vient de se rajouter à son planning matinal, plus le temps de traîner !

Dans ce futur proche, le travail s’est métamorphosé. La plupart travaillent depuis leur domicile, ou dans l’un des nombreux espaces de travail de co-working. Tout un environnement créé pour séduire les travailleurs nomades : espaces de détentes, canapés, fatboys, cuisine ou encore salle de sport dernier cri.

Aujourd’hui, Charlie a rendez-vous chez un de ses clients. Elle travaille dans l’ingénierie robotiques, elle aide les entreprises à optimiser les interactions sociales entre humains et machines. Ce client est une grande chaîne de tourisme, qui souhaite mettre en place une ligne de robot-assistants, chargés d’accompagner les touristes durant leur séjour. Charlie les accompagne dans les derniers détails pour assurer un service personnalisé. Avant de se rentre dans leurs locaux, Alto lui calcule l’itinéraire le plus rapide, et lui propose d’opter pour Capty, un taxi autonome, électrique et partagé, qu’Alto commande via une application. Le taxi arrive, Charlie grimpe dedans et se rend à l’adresse indiquée.

La ville est constituée de véhicules automatisés, spacieux à forme ovale. Chaque véhicule se compose d’une dizaine de passagers, se rendant tous dans la même direction. Un algorithme permet de regrouper dans chaque véhicule des usagers suivant un itinéraire similaire. Pour ne pas en perdre une miette, ces véhicules permettent aux passagers de travailler. On y trouve des sièges, des tables, des prises et une connexion wifi. Depuis une décennie, le temps de transport est comptabilisé comme temps de travail. Certains véhicules sont mêmes sponsorisés par les marques. Charlie se trouve dans un véhicule sponsorisé par une grande chaine de café, ce qui lui vaut d’avoir une boisson chaude servie à bord du véhicule. A la fois écologique et silencieux, ces véhicules permettent de transporter un même nombre de passagers avec une quantité de véhicules bien plus réduite, ce qui a permit de désengorger les rues, et de réduire la pollution. Charlie observe par la fenêtre les nombreux espaces verts qui constituent désormais les grandes villes.

Charlie arrive au pied du building. Grâce à une oreillette connectée, Alto lui indique le chemin à prendre pour se rendre à sa réunion : prendre l’entrée B, se rendre au douzième étage, prendre la première à droite, et suivre le chemin jusqu’à la salle 52. Sur son chemin, Charlie observe les employés de l’entreprise qui travaillent dans une réalité mixte. De grandes surfaces holographiques en trois dimensions constituent leur support de travail, qu’ils manipulent avec aisance. Welcome to the AIR computing ! Acronyme de « augmented interactive reality computing », c’est à dire “information de la réalité interactive et augmentée ». Les employés sont équipés de petites lunettes de réalité virtuelle, qui leur permettent de travailler leurs présentations PowerPoint, leurs feuilles de calcul Excel et autres logiciels de design.

Fini d’être assis derrière un bureau, ces travailleurs sont installés sur des chaises modulables et ergonomiques, pouvant s’adapter à la posture et à la morphologie de chacun. Charlie en observe certains allongés, d’autres en position semi-couchée ou d’autres simplement debout. La productivité à toute épreuve, certains allient travail et activité physique, à l’aide d’un tapis roulant situé sous leur bureau. Charlie les observe marcher au pas tout en jonglant avec des hologrammes.

Une fois arrivée devant la salle, Charlie connait un accueil des plus connecté. Un assistant l’invite à s’asseoir et lui tend une paire de lunettes de réalité augmentée. En plus des responsables de la région, présents physiquement dans la pièce, Charlie voit apparaitre les responsables des Etats-Unis, du Moyen-Orient et d’Asie de l’Est. Chacun se présente sous forme d‘hologrammes.
Mais Charlie est étonnée de voir tout le monde à l’heure, avec des participants répartis dans le monde entier. Jongler avec les fuseaux horaires est maintenant possible grâce à Cléo, une assistante virtuelle spécialisée dans la prise de rendez-vous. Un second assistant se charge, quant à lui, de prendre des notes au cours des échanges, et enverra à chacun une synthèse une fois la réunion terminée.

Charlie présente sa partie à l’aide de son ordinateur, contenant un logiciel qui fait appel à l’intelligence artificielle pour collecter et analyser différentes données motrices, dont la manière à laquelle Charlie se déplace, tape sur son clavier et montre ses expressions faciales. Sa présentation s’accompagne de structures holographiques, que tous les participants perçoivent à l’aide de leurs lunettes. Le support devient alors collaboratif, où chaque participant peut en temps réel annoter une slide, poser une question ou un commentaire afin de revenir dessus une fois la présentation terminée.

Désormais, les présentations sont passées du cours magistral à un échange collaboratif. La réunion touche à sa fin. Charlie a su les séduire avec son logiciel humoristique qu’elle a mis au point, permettant au robot d’adapter son discours au ton d’humour du client, en fonction du contexte culturel et linguistique.

Pour mettre en place son projet, une journée est organisée avec Orto, une sorte d’encyclopédie du savoir de l’entreprise, qui détient l’accès à toutes les informations financières, managériales et humaines de l’entreprise. En un instant, Orto identifie l’ensemble des ingénieurs concernés et transmet leurs informations à Cléo, qui les contacte afin de leur présenter Charlie. Plus que ravie, Charlie sort le sourire aux lèvres du building. Mais un événement impromptu vient la bouleverser. Alto lui montre un nouveau visage….

Suivez les aventures de Charlie dans le prochain article. En attendant, rendez-vous dans notre rubrique Work 2.0 pour découvrir un futur plus proche qu’il n’y parait !

48 thoughts on “Les aventures de Charlie : le travail en 2040”

Le 2ème épisode est pour quand ? 😀

Journal de bord – Paris, 23 avril 2040

Zara 2050 : en route vers l’épopée de l’écoresponsabilité !

Nutri-score : opportunité ou nécessité ?

Noël : une tradition qui rime avec surconsommation

Laisser un commentaire Annuler la réponse