Si la pollution numérique était un pays, elle aurait deux à trois fois la taille de l’empreinte environnementale de la France. Devenu une partie intégrante de nos vies, le numérique nous offre un accès instantané à l’information, la communication, le divertissement et bien plus encore. Mais en réalité, il suscite un rassemblement d’une multitude d’équipements qui permettent le stockage et le transfert de données vers nos terminaux domestiques. Et cela engendre un coût écologique non négligeable !
Partant de ce constat, les institutions en tout genre ne cessent de sensibiliser les individus, et notamment les entreprises, à réduire leur pollution numérique.
Mais concrètement, comment procéder ?
La réduction de la pollution numérique, un défi à relever collectivement
Imaginons que la réduction de la pollution numérique est un grand projet, avec des tâches à attribuer, des acteurs à mobiliser et une chronologie et des chiffres à respecter.
Ce projet, nous aiderait, étape par étape, à construire un monde numérique meilleur. Pour imager ce processus, on pourrait reprendre cette citation célèbre, très optimiste :
« C’est un petit pas pour l’homme, mais un bond de géant pour l’humanité. »
Neil Armstrong.1969.
Assez utopique non ?
Plus sérieusement, nous vous invitons à découvrir une To Do list sur mesure, pour rendre la pollution numérique moins fatidique.

TÂCHE 1 : Fini l’obsolescence programmée, allonger la durée de vie de ses produits !
➡️ BRIEF : L’obsolescence programmée est un phénomène devenu omniprésent dans notre société de consommation. Qui n’a pas déjà été attiré par le dernier IPhone tout neuf dans son joli emballage, prêt à être utilisé pendant des heures et des heures ? Ce véritable désir de nouveauté émis par le consommateur, est nourrit par les marques qui misent tout sur le rachat. Tout est pensé pour accélérer la fin de vie d’un produit : fragilité de l’objet, coût considérable des réparations, communication de masse et bien d’autres pièges…
Très concrètement, cette pratique produit chaque année 🌍 20 à 50 millions de tonnes de déchets dans le monde et représente jusqu’à 🌍 20kg de déchets par personne et par an. Difficilement imaginable, non ?
L’objectif de notre projet commence par le fait de déjouer ses pièges, afin de participer à la réduction de l’impact environnemental désastreux engendré par l’obsolescence programmée, qui exacerbe le réchauffement climatique.
➡️ ACTEURS : Les consommateurs
➡️ MISSIONS
- Changer sa consommation en conservant ses produits ou objets le plus longtemps possible. Si notre fameux IPhone est cassé, on essaye de le faire réparer en étant accompagné par un spécialiste de préférence.
- Se méfier de la publicité, en ne croyant que ce que l’on voit. Se poser la question de nos besoins réels comparés à ceux estimés. Même si le nouvel IPhone 15 est esthétique et promet une efficacité hors pair, on ne se précipite pas. En a-t-on réellement besoin à cet instant ?
- Privilégier le reconditionné, plutôt que le neuf. Cela est moins cher et surtout moins polluant. Si vous êtes à deux doigts de craquer pour un IPhone neuf, cherchez avant son compatriote en très bon état qui vous comblera tout autant.
TÂCHE 2 : Si vous voulez streamer, adieu la très HD. Choisir une résolution adaptée.
➡️ BRIEF : Facteur aggravant de la pollution numérique, la haute définition est carnivore en production d’énergie, à cause de l’acquisition d’écrans toujours plus high-tech et donc complexes dans leur conception. Le responsable numéro 1 de la pollution numérique est le streaming vidéo qui émet 🌍 300 millions de tonnes de CO2 dans le monde chaque année. On ne s’imagine pas cela, quand on est tranquillement installé dans son sofa devant une série sur Netflix !
Notre projet collectif vise à réduire cette exagération de la haute définition pour minimiser les impacts sur la planète.
➡️ ACTEURS : les utilisateurs quotidiens d’objets connectés, regardant beaucoup de contenus vidéos
➡️ MISSIONS
- Adapter la résolution de son écran. Regarder une série ou une vidéo sur smartphone, tablette ou ordinateur portable ne nécessite pas de la même résolution. Petit conseil : utiliser une résolution de 480 pixels maximum sur un smartphone contre 720 pixels sur un ordinateur portable.
- Côté télévision, ne pas se diriger dès le premier instant vers un téléviseur 4K ou 8K. Opter pour le standard ou le reconditionné, sera suffisant, surtout si vous possédez une panoplie d’objets connectés en complément !
TÂCHE 3 : Adopter la RSE dans l’environnement numérique de travail
➡️ BRIEF : L’utilisation d’outils numériques au quotidien en entreprise n’est pas à prendre à la légère. Entre les recherches émises sur Internet à longueur de temps, et les logiciels en interne pour faciliter les échanges, nos machines sont saturées, et l’environnement aussi. Aussi, la recrudescence du télétravail dans les entreprises n’est pas sans conséquence. En effet, la pratique de la visio-conférence est responsable de 🌍 2,6kg de CO2 par an.
De ce fait, l’objectif principal de cette tâche est le suivant : adopter des échanges plus responsables, tout simplement !
➡️ ACTEURS : les entreprises
➡️ MISSIONS
- Stocker les données de manière optimisée. Il n’est pas forcément nécessaire d’avoir votre Cloud d’entreprise sur tous vos appareils connectés, cela multiplie votre impact sur la planète.
- Améliorer son télétravail en n’utilisant la caméra durant les visio-conférences que quand cela est nécessaire. Et pour votre boîte mail surchargée, ne pensez pas seulement à votre pollution mentale et nettoyez régulièrement votre messagerie !
- Mettre en veille son poste de travail, pour ne pas consommer davantage d’énergie.
TÂCHE 4 : Optimiser sa navigation
➡️ BRIEF : La navigation sur les moteurs de recherche est très énergivore. Selon le chercheur M.Wissner-Gross à Harvard (cliquez ici pour lire son article), 🌍chaque requête sur Google émet 7 grammes de CO2. On y pensera à deux fois avant de chercher pleins d’informations à la fois sur ce moteur !
Notre objectif commun sera de réapprendre à naviguer sur le web en n’ayant pas la main lourde sur les requêtes émises !
➡️ ACTEURS : les consommateurs, les entreprises, les étudiants…un peu tout le monde finalement !
➡️ MISSIONS
- Limiter le nombre de pages ouvertes sur votre moteur de recherche, et privilégier les favoris pour ne pas retaper les mêmes mots clés systématiquement.
- Utiliser des moteurs de recherche éco-responsables comme Ecosia, Ecogine ou encore Qwant au lieu de systématiquement aller sur Google.
🚨 ALERTE MARKETING ! ENTREPRISES ET MARQUES CES DEUX PROCHAINES TÂCHES VOUS CONCERNENT !
TÂCHE 5 : Adopter une stratégie de communication locale et responsable
➡️ BRIEF : Le local, notamment avec la crise sanitaire liée au Covid-19, se répand de plus en plus dans notre société. Les consommateurs étant en recherche de proximité, de personnalisation, cette stratégie ne peut que s’avérer gagnante.
➡️ ACTEURS : les marques, les entreprises
➡️ MISSIONS
- Diffuser des valeurs éco-responsables dans la création de son business et de ses mécaniques web
- Proposer des campagnes de communication sur mesure adaptées à chaque cible.
TÂCHE 6 : Modifier son usage des réseaux sociaux
➡️ BRIEF : Les réseaux sociaux représentent un moyen de diffusion de l’information incontournable. Instagram, Facebook et surtout Tik Tok consomment énormément.
💡Le saviez-vous ? TikTok, dernier arrivé des réseaux sociaux, est celui qui détient l’impact carbone le plus élevé, avec 4,93 GeqCO2 1 par minute).
Notre objectif de projet est d’utiliser de manière efficace et efficiente ce canal de communication.
➡️ ACTEURS : les entreprises, les marques, les internautes et les consommateurs.
➡️ MISSIONS
- Cibler sa communication sur les réseaux sociaux avec la méthode des 3U (Utile, Utilisable et Utilisé par la cible).
- Passer au slow content en misant sur la qualité des contenus postés, plutôt que la quantité.
- Rendre sa communication éco-digitale en ayant recours par exemple à des micro-influenceurs, qui ont un aspect communautaire de proximité.
TÂCHE 7 : Utiliser des énergies renouvelables
➡️ BRIEF : Le constat est clair. Entre 4% et 22% des centres de données (data center)🌍 sont responsables de la pollution numérique, selon l’ADEME.
L’objectif est d’allouer des ressources moins polluantes pour alimenter les centres de données.
➡️ ACTEURS : les entreprises
➡️ MISSIONS
- Utiliser des énergies renouvelables plus « propres » dans l’infrastructure d’un data center (contrôle de température, éclairage…) comme les plaques solaires ou les centrales hydrauliques.
- Avoir recourt à l’Intelligence Artificielle, pour gérer les ressources de manières plus rapides.
Le graal : atteindre la sobriété numérique !
Cette dernière tâche est un peu particulière, puisqu’elle représente la conclusion de notre projet anti-pollution numérique grandeur nature. Et non, le slogan le changement c’est maintenant ne peut pas s’appliquer à notre projet. Nous pouvons contribuer, pas à pas, avec des petits gestes du quotidien, à lutter contre la pollution numérique. Mais une consommation numérique plus propre engendre un véritable changement de mode de vie qui demande de l’organisation et davantage de temps.
Et la chronologie alors ?
Les tâches étant attribuées, passons à la deadline. Il est difficile de prédire l’avenir car les objectifs cités précédemment sont conséquents. Cependant, si d’ici 2, puis 5,puis 10 ans des choses changent, la pollution numérique sera déjà moins encombrante.
Alors ensemble, construisons à l’unisson ce grand projet de demain ! À vos calendriers, les minutes sont comptées !
1 GeqCO2 : Gramme équivalent CO2
Pour lire davantage de contenu sur ce blog, voici deux articles qui peuvent vous intéresser :
Très utile comme article ! Il est parfois compliqué de savoir à quoi se réfère le terme de pollution numérique, ici tout est clair. La To Do List proposée est composée d’actions à la portée de tous, cela laisse la possibilité à chacun de s’améliorer et diminuer sa propre pollution.