
Le sport apporte une contribution positive à la société : il favorise le respect mutuel, la tolérance et la compréhension, en réunissant des hommes et des femmes, quels que soient leur âge, leur origine ethnique, leur religion et leur condition sociale. Bien encadrées, les activités sportives peuvent ainsi être un moyen de lutter contre les discriminations, les préjugés et les stéréotypes.
Cependant, malgré les efforts nombreux et variés déployés par les pouvoirs publics en faveur de l’égalité, des obstacles persistent dans la vie quotidienne.
DES PRATIQUES SPORTIVES LIEES A LA DIFFERENCE DE GENRE
Au-delà des motivations, d’autres différences particulièrement visibles et durables concernent les disciplines choisies. La division des activités selon le genre est encore une réalité aujourd’hui alors que les disciplines sportives sont théoriquement ouvertes à toutes et à tous.
Là où les femmes affichent un goût particulier pour les activités laissant une large part à l’expression corporelle (danse, gymnastique, patinage sur glace etc.), les hommes restent très majoritaires dans les sports de combat rapproché, les sports collectifs de grand terrain (football, rugby), les sports motorisés, de sensations et d’endurance. Ce constat se retrouve dans de nombreux pays européens.
Une attirance naturelle pour ces sports dit « masculins » qui met face au jugement : femmes modernes ou « garçons manqués » ? Un jugement qui ne devrait pas avoir lieu !

« J’ai été confrontée à des clichées, genre on est des bonshommes, on est masculines, on est trop musclées »

« Il faut montrer que le foot n’est pas fait que pour les garçons ! »
LE MANQUE DE TEMPS, UN OBSTACLE QUI EN CACHE UN AUTRE
La première et principale raison évoquée pour justifier le fait de ne pas pratiquer d’activité sportive est le manque de temps. En Europe, 45 % des répondants au sondage Eurobaromètre, dont une légère majorité de femmes, se plaignent de ne pouvoir trouver le temps nécessaire pour s’adonner à une pratique physique/ sportive. La question centrale est moins le manque de temps libre des femmes que le temps qu’elles s’autorisent à prendre pour elles-mêmes. L’intérêt ou le désintérêt pour les activités physiques ou sportives conditionne en effet le temps accordé à la pratique. Cette absence d’intérêt est intimement connectée aux obligations et responsabilités familiales qui se sont constituées en devoirs pour les femmes depuis des décennies. Prendre soin des enfants, s’occuper de l’entretien de la maison et de la gestion du foyer sont les activités «privilégiées» des femmes pendant leur temps libre.
FAIRE DU SPORT UN LEVIER D’EMANCIPATION POUR TOUS ET TOUTES
La gouvernance du sport n’est pas représentative de la société française : majoritairement blanche et masculine, elle n’a globalement pas appliqué le non-cumul des mandats, qui deviendra peut-être bientôt une règle comme en politique.
Le combat contre les préjugés est non seulement un impératif pour offrir à tous et à toutes le même droit de pratiquer, mais il donne aussi une opportunité plus globale à la société. C’est ainsi que l’affirmation des principes de tolérance du sport s’est renforcée ces dernières années dans les pays occidentaux.
La lutte contre l’homophobie a ainsi été beaucoup investie par le sport. Les Gay Games, nés au début des années 1980 à San Francisco dans le cadre de la lutte contre le sida, ont lieu tous les quatre ans ; Aux États-Unis, ces dernières années, la mobilisation de sportives et de sportifs a permis de contester et de faire reculer, grâce à une audience nationale et même internationale, plusieurs décisions politiques homophobes dans des États fédérés. On peut s’en inspirer pour d’autres discriminations.
S’il est évident que le sport ne mettra pas seul un terme aux inégalités dans la société, il doit y prendre sa part. Pour ce faire, il doit lui-même être exemplaire. L’audience d’un tel engagement peut en effet être immense parce que la dimension universelle du sport lui permet de s’adresser à tout le monde et de promouvoir un sentiment d’appartenance.
COMMUNICATION, IMAGES ET ICONES
Les médias jouent un rôle essentiel pour valoriser les performances des sportives de haut niveau et promouvoir l’exemplarité des femmes ayant réussi dans et par le sport. Améliorer la diffusion d’informations et d’images sur les pratiques sportives féminines ainsi que communiquer autour des « bonnes pratiques » et dénoncer les actes discriminatoires, sexistes et racistes touchant les jeunes filles et les femmes est un réel sujet !


Elle est depuis décembre 2021 directrice du tournoi de Roland-Garros.


