Devenu la boisson instagrammable par excellence, le matcha s’est imposé comme un incontournable avec son vert vif et son image « healthy ». Plébiscité pour ses multiples bienfaits pour la santé et son goût unique, il séduit les adeptes du bien-être et du lifestyle durable. Mais derrière cette fièvre verte, une question persiste : cette boisson ultra-tendance est-elle réellement écologique ?
Cet article vise ainsi à explorer l’impact environnemental de cette célèbre poudre de thé vert sous divers aspects, notamment ceux liés à sa production et à sa consommation.
L’empreinte en eau du matcha
Le matcha se distingue par une empreinte environnementale nettement inférieure par rapport à celle du café. En effet, selon une étude, il nécessite moins d’eau pour sa production : environ 8 856 litres pour un kilogramme de matcha, contre 19 000 litres pour la même quantité de café.
Examinons maintenant de plus près l’impact de la production d’une tasse de café et de thé vert. Toujours selon cette même étude, la préparation d’une tasse de café standard avec 7 grammes de café aux Pays-Bas requiert environ 140 litres d’eau, en tenant compte de toutes les étapes : culture, récolte, lavage, torréfaction et brassage. En revanche, pour une tasse de thé vert, où seulement 3 grammes de thé vert sont utilisés, 34 litres d’eau suffisent pour la culture, la récolte, le traitement et la préparation.
L’empreinte carbone du matcha
Concernant les émissions de carbone, une autre étude révèle que la production de la poudre de matcha génère environ 1,9 kg de CO² par kilogramme, un chiffre nettement inférieur aux 15,3 kg de CO² produits par le café. Cette faible empreinte carbone s’explique en partie par l’absence de torréfaction dans le processus de production du matcha.
Maintenant si on doit prendre en compte le transport, cet impact dépend largement de l’origine du produit et des méthodes logistiques utilisées. Le matcha est souvent importé du Japon, ce qui peut ajouter une certaine empreinte carbone liée au transport international. Cependant, des marques telles que Milia Matcha de l’influenceuse Andie Ella et Noka Matcha de la créatrice de contenu Stelle s’efforcent de minimiser cet impact en favorisant des filières courtes. En effet, ces deux marques ont décidé de privilégier des producteurs locaux, plus particulièrement dans la préfecture de Mie au Japon pour Milia Matcha et entre Nagasaki et Kagoshima pour Noka Matcha. Ces zones de production sont réputées pour suivre des pratiques ancestrales respectueuses de l’environnement.
Ce n’est pas le cas du thé vert matcha cultivé en dehors du Japon. En effet, des cas de matcha de qualité inférieure, produits à l’étranger, ont ainsi révélé des traces de pesticides et de produits chimiques toxiques lors de tests.
Focus sur la culture du thé matcha
Ce thé vert finement moulu présente des caractéristiques écologiques notables, en raison de ses méthodes de culture uniques et de ses faibles déchets. En effet, ce thé vert de haute qualité, au goût riche et terreux, se distingue des autres thés par son mode de culture particulier. Contrairement aux théiers traditionnels (autrement dit les arbustes qui produisent le thé), les plantes destinées à devenir du matcha sont cultivées à l’ombre pendant environ trois semaines avant la récolte. Ce processus d’ombrage stimule la production de théanine, un acide aminé apaisant, et de chlorophylle, qui confère au matcha sa couleur verte intense.
En outre, le matcha est l’un des rares thés à utiliser la feuille entière, permettant de maximiser son utilisation et de générer moins de déchets. C’est ce qui en fait une option particulièrement respectueuse de l’environnement par rapport à d’autres types de thé, où seules les infusions des feuilles sont consommées.
Enfin, les théiers utilisés pour la production de matcha peuvent vivre plus de 50 ans, ce qui fait de cette plante l’une des cultures vivrières les plus durables. Cette longévité contribue à la pérennité des champs de matcha, faisant du thé vert une culture à faible impact environnemental, tant en termes de ressources utilisées que de déchets générés.
Certifications biologiques et pratiques durables
De plus en plus de producteurs de cette célèbre poudre verte, comme Noka Matcha, s’engagent à respecter des certifications biologiques pour renforcer leur impact environnemental et sociétal. Noka Matcha propose notamment deux matchas biologiques certifiés par Ecocert, garantissant que leurs produits sont cultivés sans pesticide ni produit chimique. Cette certification n’est pas simplement un label, elle reflète un ensemble de pratiques agricoles durables mises en place pour protéger l’environnement.
En effet, la culture du matcha biologique repose sur des méthodes qui préservent l’intégrité des sols à long terme. Par exemple, les producteurs utilisent la rotation des cultures et l’utilisation de compost organique pour enrichir naturellement le sol, ce qui permet de maintenir sa fertilité sans recourir à des engrais de synthèse. Ces pratiques contribuent à la qualité supérieure du thé tout en jouant un rôle fondamental dans la protection de l’environnement. En évitant les produits chimiques, les producteurs veillent à ce que leur culture respecte la nature, ce qui favorise la biodiversité et l’équilibre écologique. Ainsi, le matcha biologique se conforme non seulement à des normes élevées de qualité, mais il incarne également une démarche respectueuse de l’environnement, alliant durabilité et goût exceptionnel.
Et l’emballage dans tout ça ?
L’emballage des produits joue un rôle clé dans l’empreinte écologique du matcha, et certaines marques, comme Noka Matcha et Milia Matcha, s’engagent activement à adopter des solutions plus durables.
Noka Matcha privilégie des matériaux recyclables et durables pour l’emballage de ses produits. L’utilisation de papier kraft recyclé est un excellent exemple de leur engagement en faveur de l’environnement. De plus, la marque propose également des recharges pratiques qui peuvent être versées ou insérées dans les canettes Noka Matcha spécialement conçues à cet effet, minimisant ainsi l’utilisation de nouveaux emballages à chaque achat.
De son côté, Milia Matcha s’engage également dans une démarche zéro déchet en utilisant des emballages recyclés. Cette approche vise à limiter l’usage de plastique et à offrir une alternative plus respectueuse de l’environnement à ses consommateurs.
Comment boire durablement son matcha latte ?
La consommation de matcha est également un facteur important pour son empreinte écologique. Pour limiter l’impact, les consommateurs peuvent choisir des alternatives végétales au lait traditionnel, comme le lait d’avoine, qui s’avère être la solution la plus durable. En effet, il nécessite seulement 48 litres d’eau pour produire un litre, bien moins que les autres types de laits végétaux ou laitiers. De plus, il émet peu de CO², avec environ 0,18 kg de CO² pour une tasse de 200 millilitres. Cela en fait l’option idéale pour accompagner un matcha latte, car il combine faible empreinte hydrique et émissions de carbone modérées.
Le lait d’amande, bien que populaire, est moins écologique en raison de la quantité d’eau nécessaire à sa production. Chaque amande requiert environ 12 litres d’eau pour être produite, et une tasse de 200 millilitres de lait d’amande génère 0,14 kg de CO². En comparaison, le lait de soja nécessite 297 litres d’eau par litre produit, et émet 0,195 kg de CO² par tasse de 200 millilitres, ce qui reste plus favorable que le lait de vache mais moins efficace que le lait d’avoine en termes de consommation d’eau.
En résumé, le matcha apparaît comme une option plus respectueuse de l’environnement que le café. Toutefois, il est essentiel de garder à l’esprit que sa durabilité repose en grande partie sur les choix de consommation des individus et les pratiques des producteurs. Privilégier un matcha biologique, consommer des produits locaux, adopter des alternatives végétales et opter pour des emballages durables sont des moyens efficaces de minimiser son impact environnemental.