Chaque année, le monde du luxe se réunit à Paris, Milan ou encore New York pour célébrer l’un des événements les plus attendus dans la mode : la Fashion Week.
Entre glamour et innovation, se cache pourtant un côté bien plus sombre et coûteux… pour la planète.
Et si le strass et les paillettes n’arrivaient plus à maquiller la pollution de la Fashion Week ?
La mode : de jolies couleurs bien polluantes
Selon The Carbon Trust, les Fashion Week pourraient émettre chaque année 241 000 tonnes de CO2, soit l’équivalent de plus de 50 000 voitures circulant pendant une année entière.
La raison : les déplacements internationaux qui représente 70% des émissions totales. Entre les mannequins, créateurs, acheteurs et journalistes qui traversent les continents, les vols longs courriers et même les jets privés ne se font pas rares.
Les lieux d’exposition éphémères nécessitent également de tonnes de matériaux dédiés à la conception des décors et des scènes, souvent destinés à un usage unique.
Ajoutons à cela les systèmes d’éclairage, de sonorisation et d’effets spéciaux, et le résultat devient aussi spectaculaire en créativité qu’en empreinte carbone.
Fashion Week : glamour, paillettes et pollution
Outre les émissions de CO2, la Fashion Week génère une quantité astronomique de déchets physiques.
Quelques minutes d’utilisation de tissus, plastiques, décors et accessoires pour plusieurs tonnes de déchets.
En 2019, la Fashion Week de Paris aurait produit plus de 120 tonnes de déchets en une seule saison.
Les cadeaux promotionnels « goodie bags » sont aussi une importante source de gaspillage. Ces sacs remplis de produits de beauté, gadgets et accessoires en tous genres sont rarement utilisés par leurs destinataires et finissent souvent à la poubelle.
Fashion Week : déplacements… et pollution
Les dizaines de milliers de visiteurs viennent des quatre coins du monde, et le vélo n’est visiblement pas un moyen de transport suffisamment efficace.
En 2020, la moitié des invités sont venus en avion, dont certains en jet privé. Résultat : 48 000 tonnes de CO2 émises pour une seule saison.
Certaines marques commencent cependant à proposer des alternatives, comme des voyages en train pour les Européens, et en transports en commun pour les locaux.
Mais ces efforts restent encore limités.
La Numérisation : une solution en demi-teinte
La pandémie de COVID-19 a forcé de nombreuses maisons à organiser des défilés virtuels, réduisant ainsi considérablement la pollution liée aux déplacements et aux infrastructures.
Toutefois, la diffusion en streaming, le stockage de données et les coûts énergétiques des productions de vidéos ont grandement contribué à la pollution numérique déjà très importante dans le monde.
Certains experts soulignent que la numérisation pourrait même exacerber la pollution si les marques continuent à organiser des événements physiques tout en les diffusant simultanément en ligne. Ce phénomène, loin de réduire les émissions, vient doubler l’impact environnemental de ces événements.
Aujourd’hui, la Fashion Week est donc à un tournant de son histoire. L’industrie de la mode ne peut plus se permettre d’ignorer son impact environnemental. Pour réduire celui-ci tout en préservant la créativité des grandes maisons, la mode doit réinventer ses événements phares et explorer des modèles plus durables.
Adopter une approche plus responsable est non seulement nécessaire pour protéger la planète, mais pourrait aussi devenir un nouveau levier de créativité pour une industrie qui ne cesse de se nourrir d’innovation.