Plombée par des controverses et des menaces de boycott, la Coupe du monde 2022 voit le jour, suivie d’une tension plus forte que n’importe quel événement sportif depuis 40 ans.

La Coupe du monde, c’est quoi ?
C’est le plus grand événement sportif de la planète. C’est LE moment attendu. Pour résumer, trente-deux équipes du monde entier y participent et des millions de fans regardent les matchs. En moyenne, plus d’un million de personnes font le voyage depuis leur pays d’origine pour voir les matchs en personne.
Comment se tient la Coupe du monde ?
La Coupe du monde débute par une répartition qu’on appelle une phase de groupe, durant laquelle les équipes sont divisées en groupes de 4 et passent deux semaines à essayer de gagner suffisamment de points pour être élus à la phase finale. Si les équipes y parviennent, elles entrent dans la phase d’élimination directe, où il faut gagner pour rester dans le jeu. C’est là que la tension augmente.
Et cette année ?
Cette année, c’est différent. Il s’agit de la première Coupe du monde organisée dans un pays arabe. La Coupe du monde se déroule habituellement pendant l’été de l’hémisphère nord. Mais il fait si chaud au Qatar que la température peut monter jusqu’à 50°C durant cette période. La solution fut de déplacer l’événement entre novembre et décembre.
Parlons des critiques ?
Le Qatar est le premier pays arabe à accueillir le championnat. C’est un pays qui suit des lois très strictes et interdit plusieurs sujets normalisés dans les pays de l’Occident. Le pays a également été critiqué pour son bilan en matière de droits de l’homme et le traitement des travailleurs étrangers qui ont aidé à construire de nouveaux stades, routes et hôtels pour l’évènement.
Dans ce flot de critiques, il y a de la mauvaise foi, des préjugés et même des « fake news », probablement alimentés par les ennemis que le Qatar s’est fait dans sa quête effrénée de reconnaissance. Mais plusieurs accusations sont lourdes et documentées : l’achat de votes à la FIFA, l’exploitation des travailleurs étrangers qui travaillent sans relâche sur les chantiers, l’espionnage de personnes jugées trop critiques ou problématiques. Et bien sûr, une question essentielle : les conséquences climatiques.
Selon les organisateurs de la Fifa ainsi que le comité d’organisation du Qatar, la Coupe du monde 2022 au Qatar sera la première fois que ce tournoi ne générera pas un seul gramme de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Les deux organisations affirment que le financement des projets d’énergie renouvelable au cours des dernières années permettra d’équilibrer et de compenser entièrement les émissions de l’événement afin d’obtenir un tournoi totalement neutre.
Beaucoup de questions et de reproches ont commencé à fuser dès l’annoncement officiel de la date et lieu de la Coupe du monde 2022. Des questions qui interrogent l’intégrité du pays et surtout des personnes qui soutiennent ces faits. Des questions telles que : “N’est-il pas absurde d’attribuer ce tournoi à un pays désertique ?” “N’est-ce pas la preuve que l’argent achète tout ?” “Pourquoi faire une exception et changer le calendrier du football mondial ?” “Pourquoi construire sept stades monumentaux qui ne serviront pas à grand-chose par la suite ?”
Toutes ces questions nous poussent à réfléchir, à raisonner, et même à douter des valeurs de ce championnat.
Tout le monde est le bienvenu… ou pas

Le Qatar a insisté sur le fait que personne ne fera l’objet de discrimination. Mais Nasser al Khater, le chef de l’organisation de la Coupe du monde, affirme que le gouvernement ne changera pas ses lois et a demandé aux visiteurs de respecter la culture du pays, en ajoutant que “Les homosexuels sont les bienvenus au Qatar, mais pas main dans la main”. Certes, ces propos se tiennent devant les lois du pays du Qatar, mais les réactions n’ont pas été aussi positives que prévu.
Le jour anglais Harry Kane, ainsi que d’autres joueurs d’équipes européennes, avaient décidé de porter des brassards « OneLove » soutenant la diversité et l’inclusion. Ce projet pro LGBT+ a été abandonné lorsque la Fifa a menacé de donner des cartons jaunes aux joueurs. Le Danemark a modifié ses maillots et l’Australie a réalisé une vidéo instant que le Qatar modifient ses lois sur l’homosexualité.
Le aftermath
Dire que la Coupe du monde 2022 au Qatar n’a pas été le sujet d’une approbation universelle serait un euphémisme.
De la situation plutôt douteuse du Qatar en matière de droits de l’homme, en passant par la proposition de remplacer le tournoi et de changer complètement le calendrier du football national, sans oublier le buzz généré par la communauté LGBT et ses partisans, il ne serait pas très surprenant que la Fifa et surtout le Qatar reçoivent plus de critiques et de haine.